L'HYMNE A L'ARIEGE de Robert ROUJAS
![]() Amoureux des montagnes ariégeoises, berceau de sa famille, il aime à souligner la rudesse de l'agriculture, la beauté tranquille des villages, l'animation colorée des foires et des marchés, la ferveur du folklore. Les Ariégeois ont découvert cet artiste pour sa première exposition dans le département, à la fin de l'été, à la Grange de la Cité à Saint-Lizier, à l'invitation des Amis du Marsan. L'occasion de partager avec lui une sensibilité à fleur de peau qui ressort si bien dans ses peintures consacrées aux traditions du Couserans. Peintre depuis son plus jeune âge, il s'inspire des souvenirs d'enfance chez ses grands-parents. Le lac de Bethmale, une grange enneigée, des paysages de montagne ; il peint ce qu'il aime, pour le plaisir. Puis il perfectionne sa technique et participe à des expositions où son talent est couronné de nombreux prix. Ses dernières toiles déclinent la vie dans les vallées du Couserans sous tous ses aspects.
Ce qui frappe de suite quand on regarde une peinture de Robert Roujas, c'est l'impression qu'il a saisi un instant au vol. Ses toiles sont autant d'instantanés pris par un photographe ou plutôt d'images arrêtées par une pression du doigt sur le bouton de la télécommande du magnétoscope : un geste, une atmosphère, un mouvement, moment furtif imprégné à jamais dans la toile.
Car n'est-ce pas le hasard d 'une complicité de sentiments qui lie le peintre à ses admirateurs ? Une peinture peut être belle et n'éveiller aucun élan particulier, aucune émotion secrète. Les toiles de Robert Roujas attirent par leur ambiance, on a envie de rentrer dans la scène, de danser avec ce couple de Bethmalais saisi en pleine action, ou de toucher l'eau fraîche de la cascade près de laquelle le pêcheur a jeté sa canne. Il y a aussi le jeu de l'artiste qui se joue de nos sens. A première vue l'image est nette, mais que l'oeil s'écarte un peu du personnage principal, c'est le flou ! Et tout d'un coup ces danseurs bethmalais passent dans le domaine du rêve. Ces toiles que l'on croyait bien inscrites dans le réel sont dans une autre dimension, comme si nous pouvions passer au delà de la toile par une porte invisible. Hélène FLORENTI - L'ARIEGEOIS MAGAZINE N°145 |